À la rencontre des cultures...

Ces deux premières semaines de juillet 2022, le centre Fedasil de Sugny reçoit des invités particuliers. Onze jeunes de Belgique, de France, d’Espagne, d’Italie, du Portugal, de Hongrie et d’Ukraine y effectuent un chantier de volontariat sous le soleil ardent de ce début d’été. Ensemble, ils repeignent les bâtiments et organisent des activités de loisirs avec les résidents. 

Cette association entre travail manuel et travail d’animation plaît beaucoup aux volontaires, comme l’explique Andrea d’Italie. « Ici, nous améliorons la vie des réfugiés par le travail et le plaisir. Nous organisons des jeux et des activités amusantes qui les aident à penser à autre chose. Et nous laissons quelque chose de concret qu’ils peuvent voir de leurs propres yeux. » Améliorer le quotidien des pensionnaires du centre, souvent préoccupés par des situations angoissantes, importent beaucoup aux jeunes visiteurs. Pour Nuria, volontaire espagnole, il s’agit d’un engagement de longue date. « J’ai fait un projet similaire en 2019 avec les Compagnons Bâtisseurs à Rixensart. C’était tellement merveilleux que j’ai voulu renouveler l’expérience dès que possible. Mais, avec la crise Covid, je n’ai pas pu le faire avant maintenant. » 

Ceci dit, ce chantier n’impacte pas seulement les résidents. Andrea, par exemple, a rejoint l’équipe internationale car il désirait faire évoluer sa façon de penser et d’aborder le monde« À la télévision, ils parlent des réfugiés comme des numéros. Pour moi, avant les chiffres, il y a des gens. Je voulais connaître ces personnes, leurs histoires, juste pour en savoir plus sur eux. Je pense que tout le monde doit essayer ça au moins une fois dans sa vie. » 

Olga, animatrice, constate aussi un changement de perspective depuis le début du projet. « Cette expérience est géniale pour comprendre comment fonctionne un centre de réfugiés et pour entendre les histoires des personnes qui y vivent. Cela nous ouvre l’esprit de beaucoup de manières. On entre en contact avec d’autres cultures et on voit que nous ne sommes pas si différents en fin de compte. Nous avons beaucoup de choses en commun, même si, évidemment, des aspects culturels nous séparent. » 

Depuis 10 mois, Olga réalise un volontariat long-terme à Havelange, en Belgique. Habituée à travailler avec des enfants et des personnes en situation de handicap, cette opportunité à Sugny l’a tout de suite intéressée. 

« Quand j’ai vu la description du projet, j’ai pensé que c’était très cool. Je me suis dit : voilà un nouveau défi ! Une autre chose que je n’ai jamais faite avant ! Ici, j’ai beaucoup appris sur la communication, l’organisation, comment gérer un groupe de personnes. Les premiers jours étaient très difficiles, j’ai dû traduire du français à l’anglais non-stop pendant des heures. J’ai aussi appris à communiquer uniquement avec les gestes. Je ne me savais pas capable de ça avant. » 

L’occasion d’apprendre beaucoup, donc, en dépensant peu, comme le précise Nuria. « C’est très facile; dans ce cas-ci, tout est gratuit. L’organisation rembourse l’argent que tu dépenses, la situation économique de chacun n’est pas un problème. » En effet, le Corps Européen de Solidarité subventionne plusieurs initiatives à court et long terme des Compagnons Bâtisseurs. Ce programme de financement européen permet à l’asbl de couvrir les frais de voyage, d’hébergement et d’argent de poche des volontaires. 

Ce chantier de volontariat à Fedasil Sugny se termine bientôt mais le centre désire continuer à accueillir des équipes de volontaires internationales. Situé au cœur de la forêt à la frontière belgo-française, le lieu avait dû fermer ses portes aux Compagnons Bâtisseurs pendant les restrictions sanitaires.

« Avant, raconte Fabien Tuot, collaborateur du centre, les résidents demandaient toujours après les Compagnons Bâtisseurs. Je trouve que ces projets sont bien pour eux. Ça les change de voir quelqu’un d’autre que nous dans le centre.  Les enfants sont contents, ils embêtent tout le temps les Compagnons du matin jusqu’au soir. Même avec les ados… Bon, c’est un peu plus difficile mais ils participent quand même. Et les adultes, ils bougent beaucoup plus, ils sont très demandeurs. Sinon, c’est toujours le même train-train ici. Ils ne font pas grand-chose. Soit, ils vont à l’extérieur, soit ils font les activités du centre. Il y a des activités aussi mais c’est différent. Si tu fais des activités extérieures, tu vas faire plaisir à quelques résidents. Tandis qu’ici, les Compagnons essayent de faire plaisir à tout le monde, de faire participer tout le monde. » 

Si toi aussi, tu désires participer à un chantier de volontariat international, contacte-nous à l’adresse incoming@compagnonsbatisseurs.be pour les projets en Belgique ou outgoing@compagnonsbatisseurs.be pour partir à l’étranger.