Mon aventure humaine au Népal :
en quête de spiritualité, de légèreté et d’amour

Après quelques coups durs au niveau professionnel et amoureux, j’ai ressenti le besoin de faire une coupure, de suivre mon cœur et de me laisser aller à un grain de folie : une aventure en Asie. J’avais envie de quitter l’Europe pour la première fois et d’aller dans un pays zen avec une belle ouverture d’esprit qu’on semble avoir perdu ici dans les pays occidentaux. Je voulais me retrouver en pleine nature, loin du stress quotidien et me rendre utile autrement. Après quelques recherches, le Népal m’a paru l’option la plus sécurisée pour partir la première fois aussi loin en solo. Je suis revenue le cœur plein d’amour et de belles rencontres sur place. Je porte les Népalais dans mon cœur à jamais.

Le Népal, un pays très accueillant

Le Népal est un pays très pauvre mais les gens y sont super accueillants, souriants et foncièrement gentils. Leur religion oscillant entre bouddhisme et hindouisme, ils ont le cœur sur la main. Leur mode de fonctionnement, c’est le good karma. Quand on te voit perdu en rue, on vient directement te conseiller. S’il pleut et que tu te retrouves coincé en voiture dans la boue, les gens s’arrêtent et t’aident. Les gens t’ouvrent leur porte et t’invitent chez eux pour un thé alors qu’ils ont à peine de quoi manger.

Bien sûr, il y a des gens malintentionnés envers les touristes femmes, par exemple dans les rues de Kathmandou (capitale du Népal) où ils en veulent pour ton argent. Cependant, dans les campagnes, les femmes sont plus respectées. Ce sont elles qui font le dur labeur et portent parfois la culotte pour faire vivre la famille. Ce sont elles qui vont travailler dans les rizières et dans les champs pour remonter avec un énorme panier sur le dos.

Dans ma famille d’accueil, la femme se levait tous les jours au lever du soleil pour aller chercher de quoi nourrir la vache. Ensuite, elle la trayait et elle cuisinait pour toute la famille avant d’aller travailler dans les rizières toute la journée. L’homme étant retraité, c’est elle qui continuait à subvenir aux besoins de la famille. J’ai été surprise d’être accueillie aussi chaleureusement par ces gens qui ont très peu de moyens. Les conditions de vie étaient rudes mais les gens étaient super !

Comme mon projet ne durait que deux semaines, j’ai rĂ©ussi Ă  passer outre le confort et le luxe auxquels on est habituĂ© en Belgique : des douches froides dans un cabinet extĂ©rieur, les toilettes squat dehors Ă©galement, des lits et oreillers très durs, une très mauvaise connexion Internet… Cela m’a cependant permis de me dĂ©connecter et me tourner vers l’essentiel…moi-mĂŞme. Au lieu de sortir boire un verre ou d’aller en ville au risque que le taxi ne puisse pas me remonter Ă  cause de l’état des routes, je n’ai pas eu d’autre choix que de vraiment prendre du temps pour moi et de me consacrer corps et âme Ă  mon projet – m’occuper des enfants.

La joie de vivre des enfants

Je m’occupais comme je pouvais, en prĂ©parant les cours pour les enfants, en lisant ou en mĂ©ditant. J’ai Ă©tĂ© chanceuse : il y avait un autre volontaire avec moi et je m’entendais très bien avec la prof de l’école oĂą je donnais cours. Je ne me suis donc jamais sentie seule.

Par ailleurs, les enfants là-bas sont adorables. Tu es considéré comme leur attraction touristique, comme un dieu venu d’ailleurs. Les enfants sont tellement contents d’apprendre et de jouer avec toi ! Ils te donnent tellement d’amour et de joie ! En seulement deux semaines, j’ai vu un impact, aussi bien sur moi que sur eux. Certains ont découvert leur fibre artistique par la danse, le chant et les coloriages. D’autres ont développé leur esprit logique en faisant des puzzles ou en construisant des tours. Tout le monde a pu apprendre tout en s’amusant.

Quant Ă  moi, j’ai dĂ©couvert que j’étais en rĂ©alitĂ© une bonne prof avec les jeunes enfants malgrĂ© la barrière de la langue. Les enfants m’ont remontĂ©e Ă  bloc et m’ont transmis leur joie de vivre ! Ils m’ont fait rĂ©aliser que sourire et se laisser porter par son enfant intĂ©rieur Ă©taient les meilleures choses Ă  faire.

Mauvaise note : l'organisation

Mon projet Ă©tait super mais je n’ai pas fait ce que j’étais exactement venue faire au dĂ©part. L’organisation, c’Ă©tait le gros point noir. Quand je suis arrivĂ©e, on ne savait mĂŞme pas quoi faire de moi au dĂ©part. Un projet de dĂ©veloppement personnel auquel j’Ă©tais inscrite a Ă©tĂ© annulĂ©. Cependant, comme j’avais dĂ©jĂ  fait toutes les dĂ©marches et que j’Ă©tais très motivĂ©e, ils m’ont gardĂ©e comme volontaire et m’ont placĂ©e ailleurs. Il faut parfois faire preuve de beaucoup de patience et de flexibilitĂ© et ne pas avoir d’attentes prĂ©cises. Le secret, c’est de se laisser porter par le flow et d’avoir confiance que tout va bien se passer finalement.

Depuis le Covid, l’association Volunteers Initiative Nepal (VIN) n’a pas suffisamment de volontaires pour assurer tous ses projets. En pratique, ils placent les gens en fonction de leurs envies et des besoins de la communautĂ©. Il y a toujours de quoi faire mais il ne faut pas s’attendre Ă  un projet prĂ©cis dès le dĂ©part. La plupart des volontaires acceptĂ©s n’ont pas fait exactement ce qui Ă©tait prĂ©vu. Je suis finalement bien tombĂ©e donc j’ai eu de la chance !

Quelques conseils...

Comme, au niveau de l’organisation, c’était pas trop ça, je souhaite partager quelques conseils pour les prochains volontaires qui iront au Népal avec VIN.

1. Achète le plus gros sur place

La vie sur place ne coĂ»te rien. Achète un maximum sur place et nĂ©gocie les prix, tu vas faire de super bonnes affaires. Si tu veux acheter quelque chose en avance, prends des chocolats et des biscuits pour les enfants et leurs parents. Les sucreries coutent cher au NĂ©pal et on ne trouve pas les mĂŞmes produits qu’en Europe.

C’est bien de prĂ©voir des donations que VIN redistribuera en fonction des besoins des communautĂ©s. Mais n’encombre pas ta valise pour rien. Par exemple, les fournitures scolaires s’achètent moins cher sur place, surtout en grandes quantitĂ©s. Prends plutĂ´t des jouets et des jeux Ă©ducatifs. Demande aussi Ă  ton entourage s’ils ne peuvent pas se passer de quelques affaires pour la bonne cause. Tu peux donner une enceinte pour Ă©couter de la musique ou des vĂŞtements. Les enfants seront dĂ©jĂ  très contents.

! Ne communique pas Ă  VIN tout ce que tu penses offrir aux enfants. Ils enregistrent ce que tu apportes et les redistribuent mais ça ne va pas toujours aux enfants ou aux personnes dont tu t’es occupĂ©.

2. Prépare les cours pendant le projet

Préparer les cours avant le début du projet ne sert pas à grand-chose car il y a de fortes chances que ça ne se passe pas comme prévu. Adapte-toi au public cible le moment venu. 

Si tu veux tout de même prévoir quelque chose, pense à créer ou télécharger des flashcards à imprimer et plastifier. Que ce soient des images d’animaux, des couleurs ou des emojis, ça sert toujours.

Tu peux aussi prĂ©voir un ordinateur ou une tablette car c’est plus facile pour prĂ©parer des cours. Cependant, garde Ă  l’esprit qu’il n’y a pas toujours de rĂ©seau/wifi et que les coupures de courant sont frĂ©quentes.

3. Arrive Ă  l'avance

L’arrivĂ©e au VIN Ă  Kathmandou se fait de prĂ©fĂ©rence le 1er ou le 15 du mois. Les volontaires arrivent en masse Ă  ces dates-lĂ . C’est l’occasion de rencontrer des personnes de diffĂ©rents pays et de dĂ©couvrir la ville ensemble.

Le logement à la capitale est possible. Il y a des dortoirs pour ceux qui veulent rester avant, pendant ou après la durée du projet. Il faut payer 400 RPS (3,12 €) par jour pour la nourriture et 800 RPS (6,25 €) par nuit pour le logement. Il y a des douches chaudes et des toilettes européennes mais pense à emporter ton papier toilette au cas où.

Beaucoup de volontaires logent lĂ  leur jour de congĂ© afin d’ĂŞtre en ville et de retrouver les autres volontaires. Les conditions de sĂ©jour y sont meilleures que dans les maisons des familles d’accueil.

4. Attends-toi à des conditions de vie différentes

Chez la famille oĂą je vivais, les conditions Ă©taient rudes mais ça fait partie de l’immersion. Toilettes squat dans un bâtiment Ă  l’extĂ©rieure, douche froide d’eau de pluie sans lumière le soir… On mangeait du dal bat au dĂ©jeuner (soupe au riz et aux lentilles) avec uniquement de l’eau bouillante Ă  boire. Ă€ midi, on avait droit Ă  du thĂ©, des biscuits ou du baji (type de riz battu). Les normes d’hygiène sont très loin d’ĂŞtre les mĂŞmes qu’en Belgique donc tu risques peut-ĂŞtre de tomber malade.

5. Débrouille-toi

N’attends pas trop d’aide des profs, de VIN, ni mĂŞme des autres volontaires. Il se peut que tu te retrouves seul ou avec un prof qui n’est pas formĂ©. Ce n’Ă©tait pas mon cas, mais d’autres volontaires ont eu le coup.

N’ais pas peur d’improviser et ose prendre des initiatives. C’est fortement apprĂ©ciĂ© ! Les gens sont adorables lĂ -bas. Ils sont dĂ©jĂ  contents que tu sois lĂ  et te respecteront quoi qu’il arrive. 

VIN demande aussi d’Ă©crire un article par semaine et/ou un rapport de ce que tu as proposĂ©. C’est plus simple de le faire via un ordinateur. Ce ne sont pas des vacances, tu es lĂ  pour travailler et aider Ă  part entière. On compte sur toi !

6. Partez en excursion Ă  plusieurs

Le VIN organise des voyages les weekends, gĂ©nĂ©ralement du vendredi au samedi. Plus il y a de personnes, moins c’est cher.

Au NĂ©pal, les gens n’ont en thĂ©orie que le samedi de libre mais les volontaires peuvent normalement avoir 2 jours de congĂ©. Pour les projets de plus longue durĂ©e, on peut avoir un jour de congĂ© supplĂ©mentaire par mois.

! Les familles vivent parfois très loin de la civilisation. MĂŞme si tu termines tĂ´t, Ă©vite les soirĂ©es en ville sous peine de ne pas pouvoir rentrer en taxi. Surtout si tu loges en montagne en temps de mousson. Les routes sont horribles et les taxis peuvent rester coincĂ©s s’il pleut. Ça m’est arrivĂ©.

C’est mieux de prĂ©voir quelques jours de battements après le projet pour visiter. Pense aussi Ă  prendre de la lecture ou Ă  tĂ©lĂ©charger des films, de la musique ou des sĂ©ries en avance pour t’occuper en soirĂ©e.

À voir absolument dans la vallée de Kathmandou : le Durbar Square à Kathmandou, Bakthapur, Patan, Boudhanath Stupa (la Mecque des bouddhistes), le temple hindou Pashupatinath pour les rituels des morts, le Monkey temple.

À faire : boire un verre dans un bar sur le toit à Thamel, manger des momos, louer une salle de karaoké avec tes amis, suivre des cours de méditation ou de yoga sur place, faire un trek, profiter des parcs nationaux.

7. Clôture en beauté

Pense à offrir quelque chose à la famille en arrivant et en partant. VIN ne les paye que très peu. Offre-leur une spécialité de ton pays, ça leur fera plaisir d’y goûter, et achète un cadeau de départ. Eux te feront une thika avant de partir : ils te béniront d’une écharpe et d’un point rouge sur le front pour te souhaiter bon voyage.

Le dernier jour du projet, le volontaire est attendu au VIN pour réceptionner un certificat et passer un entretien de clôture. Il faut donc passer au minimum un jour de plus sur place après le projet pour encore profiter.

Choses utiles Ă  avoir

  1. Euros en cash avant de partir
    VIN les accepte et tu peux les changer facilement dans les bureaux de change. Ce n’est pas toujours possible de retirer de l’argent avec les mastercards, encore moins en grandes quantitĂ©s. De plus, tu dois payer minimum 500 RPS (3,91 €) par retrait. Enfin, on ne peut pas souvent payer par carte au NĂ©pal !
  2. Vaccins
    Refais tes vaccins hépatites, polio, coqueluche et Tétanos
  3. Un sac Ă  dos et un bagage Ă  main
    Si tu as une escale, il se peut qu’on oublie d’enregistrer ton bagage en soute, transporte donc quelques affaires Ă  la main. Les routes sont horribles et ta valise ne roulera pas facilement sur les chemins de terre.
  4. Anti-moustique
    Prévois une moustiquaire, un spray antimoustique, une prise contre les moustiques et prends un traitement contre le paludisme si tu vas dans le Teraï.
  5. Sac de couchage, oreiller gonflable
    Les lits ne sont pas souvent changĂ©s au VIN. PrĂ©vois tes propres affaires pour ĂŞtre plus Ă  l’aise.
  6. Anti-diarrhée
    Presque personne n’y Ă©chappe. Pense Ă  prendre de l’immodium et des mĂ©dicaments pour la flore intestinale.
  7. Climat très chaud
    Il n’y a souvent pas d’air conditionnĂ© ou des ventilateurs. Emmène un ventilateur de poche ou achètes-en un sur place que tu laisseras Ă  la famille. Achète de la crème solaire malgrĂ© les nuages et des pantalons lĂ©gers Ă  Kathmandou pour quelques euros.
  8. HĂ´tels et auberges de jeunesse
    Tu peux trouver de quoi te loger pour moins de 10€ la nuit en ville si tu veux de meilleures conditions de vie le weekend.
  9. Bus
    Ose prendre le bus, ça ne coute rien par rapport à certains taxis. En revanche, demande de l’aide aux locaux pour savoir où monter et descendre !
  10. Courses en ville
    Prends de quoi boire et grignoter avant de remonter à la montagne. Penses surtout à des bouteilles d’eau si tu ne veux pas boire que de l’eau bouillante ou du thé.
  11. Adaptateur anglais, batterie externe et lampe torche
    À prévoir à cause des nombreuses coupures de courant
  12. Veste de pluie
    Emmène ou achète sur place une veste qui couvre ton sac à dos, surtout si tu pars en rando !
  13. Lessive
    Tes jours de congé, tu peux utiliser la machine à laver du VIN en ville ou déposer ton linge dans un service à Thamel à Kathmandou. Les familles lavent leurs vêtements à la main dans la douche.
  14. Papier toilette
    Prends du papier WC! Ce n’est pas commun là-bas !
  15. Paire de slippers
    Ils dĂ©posent souvent des pantoufles devant mais prends les tiennes si tu ne souhaites pas utiliser les mĂŞmes que tout le monde. C’est utile pour rentrer dans la douche et les toilettes. C’est souvent trempĂ© Ă  l’intĂ©rieur car c’est la mĂŞme pièce sans sĂ©paration entre douche et WC, mĂŞme Ă  l’hĂ´tel. Avec un seul robinet pour se laver, il y a de l’eau partout.
  16. Hygiène
    Prends tes propres mĂ©dicaments, des lingettes dĂ©sinfectantes, des lingettes nettoyantes pour le visage et du gel hydroalcoolique. Des masques, non seulement pour le COVID mais aussi pour la pollution. L’eau n’est pas potable lĂ -bas. Prends des bouteilles d’eau scellĂ©es en ville. Ne bois pas l’eau offerte dans un restaurant Ă  moins qu’elle sorte d’une bouteille. Commande tes cocktails sans glaçons. Evite la street food. Mange de la viande seulement dans les endroits qui te paraissent fiables. Attention aux produits laitiers : Ă©vite les glaces, les yaourts et milkshakes. Ça tourne !
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