Témoignage 💬
Chems, volontaire européenne en Lettonie
Ça va faire sept mois que je vis à Riga, en Lettonie. Je fais du volontariat pour l’association de jeunes Baltijas Reģionālais Fonds, que tout le monde appelle BaMbuss. BaMbuss, c’est le nom de leur studio de jeunes, ça veut dire bambou en letton. Ils sont fans des pandas ici: il y a exactement huit peluches dans le studio, sans compter tous les dessins, photos et gadgets à l’effigie de l’ours noir et blanc.
Je pense que cette obsession vient de la passion des Lettons pour la nature et leurs forêts. Ils ont de quoi en être fiers, elles sont vraiment belles. Très sauvages, denses et variées. Propres. J’ai rarement vu des déchets, que ce soit en ville ou à la campagne. Je pense que c’est un peu une nation d’écolos. Quand on demande à un Letton, jeune ou vieux, ce qu’il ou elle aime à propos du pays, c’est la même réponse, toujours: daba, ou nature en français.
J’aime ce pays, j’aime le calme et l’atmosphère vieillotte de Riga, l’hiver couvert de neige, l’été plein de fruits des bois et d’excursions à la plage. Mais bon, il n’y a rien à faire, le mal du pays finit par arriver à un moment ou l’autre. Récemment, la Belgique m’a beaucoup manqué. Le fait d’entendre du français dans la rue, les appels vidéo avec ma famille, les amis volontaires qui retournent chez eux, tout ça me rend nostalgique. Il y a cette impression d’avoir déjà tout vu aussi. Peu de choses me surprennent autant qu’au début de mon voyage, lorsque j’étais tellement joyeuse de tout explorer.
"J’aime ce pays, j’aime le calme et l’atmosphère vieillotte de Riga, l'hiver couvert de neige, l’été plein de fruits des bois et d’excursions à la plage."
Il faut aller de l’avant, se concentrer sur le positif. J’ai beaucoup appris ici. J’ai géré et participé à des événements pour les jeunes qui m’ont intéressé et m’ont fait grandir. Par exemple, la semaine dernière, j’ai organisé une soirée cinéma, dont le thème était la sexualité féminine. Un sujet risqué, donc, et pourtant ça s’est bien passé. En plus de découvrir comment créer des sous-titres et utiliser un projecteur, j’en ai appris plus sur moi-même. J’ai plus confiance en mes capacités, je sais que je peux coordonner une discussion sensible entre plusieurs personnes et élaborer des jeux afin de rendre un sujet sérieux plus ludique.
Un autre aspect du projet qui me plaît, c’est la réalisation de vidéos pour les réseaux sociaux. Il faut dire que la vidéo, c’est un peu ma passion et ma carrière idéale. Ce qui rend cette expérience de volontariat plus qu’un projet de développement personnel pour moi. En mettant en pratique ce que l’unif m’a enseigné, j’ai énormément amélioré mes compétences techniques, autant en vidéo qu’en photo. De plus, travailler avec d’autres volontaires tout aussi passionnés sur de nombreux projets artistiques m’a beaucoup aidé à définir mon style et mes sujets d’inspiration. C’est peut-être un peu tôt pour le dire mais je suis satisfaite d’avoir choisi BaMbuss pour développer ma créativité.
Le futur me fait peur quand même. Le volontariat, c’est comme la pause thé/café au milieu d’un film à suspense. Tu n’es pas vraiment en vacances mais tu n’es pas vraiment dans la vie active non plus. Le retour à la réalité risque d’être brutal. C’est chouette de se dire qu’il existe d’autres programmes de volontariat, au cas où ça ne fonctionnerait pas.